De l’exclusion à la réconciliation ? La réintégration comme dimension régulatrice des institutions, de l’Antiquité à nos jours
Appel à contribution pour le colloque « De l’exclusion à la réconciliation ? La réintégration comme
dimension régulatrice des institutions, de l’Antiquité à nos jours » (8-9 février 2024, Poitiers)
Le colloque de l’axe PIC (Pouvoirs, institutions, conflits) du laboratoire Criham des universités de Limoges et
de Poitiers souhaite mettre au centre des réflexions, dans une approche de longue durée, ces processus qui mènent,
au sein des institutions régulatrices, de l’exclusion à la réintégration.
Le colloque ne vise pas à l’analyse de l’exclusion dans sa dimension sociale globale, dimension la plus prégnante
dans la pensée contemporaine du social et objet, au cours des dernières décennies, de multiples analyses
sociologiques, anthropologiques et historiques. Le propos sera ici de penser des pratiques dans le cadre d’institutions,
créations concertées, cadres contraignants, de portions plus ou moins vastes de la société. Surtout, l’attention sera
portée, davantage que sur l’exclusion en elle-même, sur la capacité des institutions à réintégrer les sujets mis à l’écart.
L’analyse précise des procédés de la réintégration, de leur justification aux détails de leur mise en pratique dans les
contextes historiques les plus divers sera le cœur de la problématique du colloque. Dans ce cadre, on s’intéressera en
particulier aux formes, discrètes ou ostentatoires, ritualisées ou plus ou moins improvisées, de la réintégration. On
étudiera comment ces modes opératoires en rappellent d’autres, plus anciens ou repris à d’autres champs du social,
à d’autres institutions ; bref, on appréciera quelle culture mais aussi quels rapports de force sociaux s’expriment à
travers l’outillage symbolique de ces pratiques.
On s’interrogera sur ce que les anciens exclus apportent à l’institution qu’ils réintègrent : constituent-ils des acteurs de
second plan, restent-ils sur des marges des institutions réintégrées, portent-ils les stigmates de l’exclusion passée
(combien de temps ou jusqu’à quel événement probateur ?), sont-ils des vecteurs de désordre, de désintégration des
institutions, ou de transformations, d’adaptation des institutions auxquelles ils viennent apporter des expériences
nouvelles ? On s’interrogera sur la participation de la réintégration à la solidité, à la longévité des institutions, au positif,
par les apports extérieurs véhiculés par les réintégrés, mais aussi, au négatif, si l’on peut dire, au sens où la
réintégration peut contribuer à éviter la constitution de groupes critiques, susceptibles de s’institutionnaliser et de venir
concurrencer l’institution existante ? Pour dire cela de façon abrupte, l’institution est-elle gagnante à la réintégration ?
Et les personnes réintégrées, que gagnent-elles réellement à leur réintégration ? Les conséquences de la réintégration
sont-elles les mêmes en fonction du genre, de l’origine sociale, géographique, de l’âge des individus ou de la structure
des groupes concernés ?
Les analyses pourront également s’inscrire dans des problématiques comme celles de l’oubli et de la mémoire
collective, notamment mémoire au sein des institutions, des groupes sociaux, mémoire de l’exclusion comme de la
réintégration. Les institutions religieuses s’imposent comme instances créatrices de règles, tout à la fois des plus
puissantes et des plus diversifiées. Toutes les institutions religieuses sont pourvoyeuses de pardon, de possibilités de
réintégration et de mise en œuvre de ces réintégrations. L’étude de leur aptitude à réintégrer sera un axe structurant
du colloque. Cependant, ne serait-ce qu’à titre comparatif, d’autres institutions sont tout autant à envisager.
dimension régulatrice des institutions, de l’Antiquité à nos jours » (8-9 février 2024, Poitiers)
Le colloque de l’axe PIC (Pouvoirs, institutions, conflits) du laboratoire Criham des universités de Limoges et
de Poitiers souhaite mettre au centre des réflexions, dans une approche de longue durée, ces processus qui mènent,
au sein des institutions régulatrices, de l’exclusion à la réintégration.
Le colloque ne vise pas à l’analyse de l’exclusion dans sa dimension sociale globale, dimension la plus prégnante
dans la pensée contemporaine du social et objet, au cours des dernières décennies, de multiples analyses
sociologiques, anthropologiques et historiques. Le propos sera ici de penser des pratiques dans le cadre d’institutions,
créations concertées, cadres contraignants, de portions plus ou moins vastes de la société. Surtout, l’attention sera
portée, davantage que sur l’exclusion en elle-même, sur la capacité des institutions à réintégrer les sujets mis à l’écart.
L’analyse précise des procédés de la réintégration, de leur justification aux détails de leur mise en pratique dans les
contextes historiques les plus divers sera le cœur de la problématique du colloque. Dans ce cadre, on s’intéressera en
particulier aux formes, discrètes ou ostentatoires, ritualisées ou plus ou moins improvisées, de la réintégration. On
étudiera comment ces modes opératoires en rappellent d’autres, plus anciens ou repris à d’autres champs du social,
à d’autres institutions ; bref, on appréciera quelle culture mais aussi quels rapports de force sociaux s’expriment à
travers l’outillage symbolique de ces pratiques.
On s’interrogera sur ce que les anciens exclus apportent à l’institution qu’ils réintègrent : constituent-ils des acteurs de
second plan, restent-ils sur des marges des institutions réintégrées, portent-ils les stigmates de l’exclusion passée
(combien de temps ou jusqu’à quel événement probateur ?), sont-ils des vecteurs de désordre, de désintégration des
institutions, ou de transformations, d’adaptation des institutions auxquelles ils viennent apporter des expériences
nouvelles ? On s’interrogera sur la participation de la réintégration à la solidité, à la longévité des institutions, au positif,
par les apports extérieurs véhiculés par les réintégrés, mais aussi, au négatif, si l’on peut dire, au sens où la
réintégration peut contribuer à éviter la constitution de groupes critiques, susceptibles de s’institutionnaliser et de venir
concurrencer l’institution existante ? Pour dire cela de façon abrupte, l’institution est-elle gagnante à la réintégration ?
Et les personnes réintégrées, que gagnent-elles réellement à leur réintégration ? Les conséquences de la réintégration
sont-elles les mêmes en fonction du genre, de l’origine sociale, géographique, de l’âge des individus ou de la structure
des groupes concernés ?
Les analyses pourront également s’inscrire dans des problématiques comme celles de l’oubli et de la mémoire
collective, notamment mémoire au sein des institutions, des groupes sociaux, mémoire de l’exclusion comme de la
réintégration. Les institutions religieuses s’imposent comme instances créatrices de règles, tout à la fois des plus
puissantes et des plus diversifiées. Toutes les institutions religieuses sont pourvoyeuses de pardon, de possibilités de
réintégration et de mise en œuvre de ces réintégrations. L’étude de leur aptitude à réintégrer sera un axe structurant
du colloque. Cependant, ne serait-ce qu’à titre comparatif, d’autres institutions sont tout autant à envisager.
On pensera, bien sûr, à l’État, grand créateur d’institutions dans tous les domaines de la vie sociale. On pensera en
particulier à l’Armée. Elle aussi institue des règles, réputées strictes, et prévoit l’existence de déviances, de refus des
règles. Elle aussi fait parfois le choix de l’exclusion, plutôt que la punition. Connaît-elle aussi des procédés de la
réintégration et selon quelles règles fonctionnent-ils ? Enfin, on pourra s’interroger aussi sur les fonctionnements
collectifs de multiples groupes constitués qui ont leurs règlements, ou leurs fonctionnements entés dans des traditions,
et leurs exclus.
Le colloque cherchera à aborder ce terrain d’analyse dans la longue durée, en rendant compte de la diversité
des situations et des lieux, depuis l’Antiquité jusqu’au XXe siècle, à travers les sources les plus variées,
qu’elles permettent des études de cas précis ou des approches plus globales. Se voulant une contribution
interdisciplinaire à l’anthropologie historique de l’exclusion, l’interrogation est ouverte à d’autres disciplines, au-delà de
celles réunies au sein du Criham.
Date limite de candidature : avant le 15 mai 2023
Informations:
https://www.unilim.fr/criham/2023/02/28/colloque-de-lexclusion-a-la-reconciliation-la-reintegration-comme-dimension-regulatrice-des-institutions-de-lantiquite-a-nos-jours/
particulier à l’Armée. Elle aussi institue des règles, réputées strictes, et prévoit l’existence de déviances, de refus des
règles. Elle aussi fait parfois le choix de l’exclusion, plutôt que la punition. Connaît-elle aussi des procédés de la
réintégration et selon quelles règles fonctionnent-ils ? Enfin, on pourra s’interroger aussi sur les fonctionnements
collectifs de multiples groupes constitués qui ont leurs règlements, ou leurs fonctionnements entés dans des traditions,
et leurs exclus.
Le colloque cherchera à aborder ce terrain d’analyse dans la longue durée, en rendant compte de la diversité
des situations et des lieux, depuis l’Antiquité jusqu’au XXe siècle, à travers les sources les plus variées,
qu’elles permettent des études de cas précis ou des approches plus globales. Se voulant une contribution
interdisciplinaire à l’anthropologie historique de l’exclusion, l’interrogation est ouverte à d’autres disciplines, au-delà de
celles réunies au sein du Criham.
Date limite de candidature : avant le 15 mai 2023
Informations:
https://www.unilim.fr/criham/2023/02/28/colloque-de-lexclusion-a-la-reconciliation-la-reintegration-comme-dimension-regulatrice-des-institutions-de-lantiquite-a-nos-jours/